Le rétablissement d’une espèce : à la rescousse de l’anguille d’Amérique

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Le rétablissement d’une espèce : à la rescousse de l’anguille d’Amérique

Autrefois dominante dans la rivière des Outaouais, la population d’anguilles d’Amérique a été décimée. En seulement 30 ans, elle a chuté de près de 99 % en Ontario. Le nombre d’anguilles dans la province a tellement diminué que l’espèce était déjà considérée comme étant en voie de disparition au moment de l’entrée en vigueur de la Loi sur les espèces en voie de disparition en 2008.

L’anguille d’Amérique constitue une espèce essentielle pour la santé de son écosystème aquatique à la fois comme prédateur et comme source de nourriture. En tant que superprédateur, elle aide à maîtriser la population d’autres espèces de poissons, y compris des espèces envahissantes comme le gobie. Sacrée pour les Algonquins, l’anguille d’Amérique fait partie intégrante de leur culture depuis des milliers d’années. « Kichisippi Pimisi » est une source de nourriture, de médicaments et d’inspiration spirituelle. Dans leur culture, l’anguille transporte les prières dans les eaux, car elle parcourt de longues distances à la fois dans l’eau salée et dans l’eau douce. Cette espèce était une très importante source de nourriture pour les Algonquins au cours de leurs voyages et elle les protégeait de la famine pendant les hivers rudes.

 

La très forte réduction de la population d’anguille d’Amérique est attribuable à plusieurs facteurs, notamment les pratiques de pêche ainsi que la contamination et la destruction de l’habitat. Les centrales hydroélectriques, les turbines et les barrages qui empêchent leur migration sont principalement pointés du doigt depuis plusieurs années.

L’anguille d’Amérique est un poisson catadrome. Elle naît et termine sa vie dans l’eau salée de la mer des Sargasses, mais elle grandit dans les eaux douces des lacs et des cours d’eau, y passant la majeure partie de sa vie avant de retourner dans l’océan pour frayer. Après l’éclosion des œufs, les larves commencent leur migration en direction du nord vers l’eau douce. Lorsqu’elles atteignent le fleuve Saint-Laurent, les larves se transforment en poissons transparents en forme d’aiguille appelés « civelles » ou « pibales ». En continuant leur montaison, les civelles se heurtent souvent à des obstacles artificiels, par exemple des barrages hydroélectriques, qui les empêchent d’atteindre les habitats naturels dont elles ont besoin pour poursuivre leur croissance. Les anguilles qui survivent à la montaison restent en amont pendant une vingtaine d’années. Une fois arrivées à maturité, elles entreprennent le parcours inverse pour retourner à la mer des Sargasses afin de frayer. Pendant ce trajet, il arrive souvent que des anguilles meurent frappées par une turbine au moment où elles tentent de traverser une installation hydroélectrique.

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Portage Énergie s’est efforcée par tous les moyens de protéger les anguilles qui montent ou descendent la rivière des Outaouais aux chutes de la Chaudière. Son but est de lutter contre la mortalité attribuable aux installations hydroélectriques. En amont de la nouvelle centrale construite sur le site, nous avons aménagé une passe à anguilles permettant aux poissons de contourner l’installation en toute sécurité. L’anguille d’Amérique peut absorber l’oxygène non seulement par ses branchies, mais aussi par sa peau, ce qui lui permet de se déplacer brièvement sur l’herbe humide ou la boue. Une passe à anguilles consiste en un système de dérivation, composé d’une série de chutes en zigzag, grâce auquel les poissons en migration peuvent contourner la centrale de façon sécuritaire. Les anguilles peuvent ainsi continuer leur montaison vers leur habitat habituel. Lorsque les anguilles arrivées à maturité entreprendront le trajet du retour vers la mer des Sargasses, elles devront de nouveau traverser les chutes de la Chaudière. Pendant la période de migration, Portage Énergie installe une grille fine pour éviter que les poissons entrent dans la centrale. À ce moment de l’année, le débit d’eau est assez lent pour que les grilles ne blessent pas les anguilles ni les autres poissons, tout en leur permettant de se rendre aux canaux de dérivation. Nous avons installé deux canaux de dérivation qui facilitent la migration des anguilles vers l’aval. Ces canaux, qui commencent au haut et au bas du canal d’amenée, permettent aux poissons de contourner la centrale pour poursuivre leur parcours.

 

Un système spécial intégré aux canaux de dérivation comporte des caméras reliées à un logiciel spécialisé. Il permet de noter le nombre de poissons qui traversent chaque canal de dérivation et d’en préciser l’espèce. Nous communiquons ces données à Pêches et Océans Canada, qui les utilise dans des études scientifiques. Grâce à tous ces nouveaux outils technologiques, le taux de survie de l’anguille devrait atteindre 99,3 %.

Écoutez Notre Balado

 

Pour en savoir plus sur les efforts considérables que déploie Portage Énergie afin de rétablir la population d’anguilles d’Amérique, écoutez le balado ThinkEnergy d’Hydro Ottawa [en anglais seulement] sur le sujet. Ce balado explique les mesures que prend l’entreprise pour venir à la rescousse de cette espèce en voie de disparition. Franz Kropp, Directeur, Production à Portage Énergie, y partage ses connaissances concernant les anguilles d’Amérique et la façon dont Portage Énergie tire parti d’une nouvelle technologie novatrice pour assurer leur sécurité pendant la période de migration.